
19 mai 2012 – Françoise Livinec
« Le renouveau des arts décoratifs en Bretagne: entre tradition et modernité »
L’art est le meilleur miroir de l’histoire, et à travers le prisme de la production artistique du XXe siècle, on découvre, sous l’effet des progrès techniques notamment, une société en pleine mutation. Réintroduire le geste de l’artiste à l’intérieur de la production en série, réconcilier les tenants de la tradition avec un siècle dont la modernité n’en finit plus, tels sont les enjeux des mouvements artistiques dits « globaux » du début du siècle.
Wienner Werskätte en Autriche, Bauhaus en Allemagne, puis Seiz Breur en Bretagne, ces écoles, à l’inspiration cosmopolite, rénovent l’art avec audace et génie. Fort de personnalités hors du commun, à l’image de Jeanne Malivel et de René-Yves Creston, le mouvement des Seiz Breur s’illustre tout particulièrement dans les arts décoratifs, et l’architecture. Il s’agit d’investir la vie des bretons à travers leurs objets quotidiens pour prouver qu’art et artisanat peuvent s’entendre voire se renforcer mutuellement, de la même façon que la tradition et la modernité. Tout comme la foi la plus traditionnelle peut trouver à s’épanouir à l’intérieur de l’écrin le plus moderne de la chapelle Saint-Joseph de Lannion. Les nombreuses commandes passées aux Seiz Breur font, par ailleurs, le renom de l’école.
Tradition, modernité et avant-garde, telles sont les valeurs que les artistes bretons revendiquent aujourd’hui
encore et que l’Ecole des Filles de Huelgoat s’attache à encourager.
Détail du Chemin de croix de Saint Joseph, peint par Xavier de Langlais.