Dimanche 5 décembre 15h00 :
Conférence à Lannion
Contribution de la Bretagne à la politique étrangère française (1510-1560)
Hervé Le Goff, historien
La période 1510-1560 est un angle mort de l’historiographie bretonne. Pourtant les cinquante années qui encadrent la réunion définitive de la Bretagne à la France ne furent pas l’ère de tranquillité, de calme et de quasi immobilité, uniquement tournée vers le développement croissant de la prospérité dont parle Barthélemy Pocquet ; l’intégration du duché dans l’ensemble royal s’est effectuée de façon moins « discrète » que le dit Joël Cornette, et l’on ne peut soutenir, comme l’écrit Alain Croix, que la Bretagne était alors « loin, très loin des enjeux stratégiques ». La raison en est l’inclusion de la Bretagne. Dès le premier mariage d’Anne, la Bretagne est devenue au contraire une pièce importante du jeu politique de la France, observée avec crainte dans les chancelleries espagnoles, impériales et anglaises. Mais avant d’analyser les raisons, les formes et les effets de l’engagement militaire de la Bretagne, en particulier dans une affaire écossaise multipolaire et récurrente d’un demi-siècle, il faut établir des faits trop souvent minorés, voire totalement oubliés, et pourtant décisifs dans le processus d’intégration du duché à la couronne. Le recours aux archives, aux études et aux publications étrangères est sur ce point nécessaire : elles donnent l’occasion de changer le regard sur cette période méconnue de l’histoire de la Bretagne, et de questionner d’une autre façon la mutation, qui s’accomplit parallèlement de ce duché souverain en province du royaume.