Samedi 18 décembre 15h00 :
Conférence à Lannion (entrée libre)
Jean-Paul Clément, Membre Correspondant de l’Institut de France
François-René de Chateaubriand |
A Paris, il vit passer sous les fenêtres de son hôtel les têtes de Foulon et Berthier portées sur des piques, ce qui lui inspira une horreur de la Révolution, sans pour autant faire de lui, ce qu’il sera toute sa vie, le « paladin » de la liberté.
Né en 1768 à Saint-Malo, ville célèbre pour son indépendance, Chateaubriand passa son enfance tout d’abord auprès de sa nourrice à Plancoët, puis au sombre château de Combourg, qui fit sur lui une forte impression et éveilla ce qui allait devenir le romantisme porté par sa sœur, l’énigmatique Lucile.
S’il revint à Fougères pour voir une autre de ses sœurs, Chateaubriand laissa Combourg à son neveu, et ne revint jamais sur des lieux qui avaient laissé sur lui une si forte empreinte.
Il nous a laissé des paysages, le Mont Dol, le printemps en Bretagne, alimentant les réminiscences des Mémoires d’Outre-tombe, qui feront de cette enfance passée sous l’égide d’un père rigide, imbu de ses titres de noblesse, tout le charme d’une Bretagne bien aimée.
« Je reviendrai les pieds devant » disait-il. Ce fut en 1848 au Grand Bé que nous pourrons parcourir à marée basse car Chateaubriand reste l’homme de l’Armor et de l’Argoat, de la Terre et de la Mer, dans cet océan liquide qui crée en lui une tension.
Si, tout jeune encore, il court les plus grands dangers en courant, passant d’une tour à l’autre de la ville fortifiée, il sera un grand voyageur. Citons, entre autres, L’itinéraire de Paris à Jérusalem. J’évoquerai cet homme partagé entre l’espérance et les désillusions, un poète et un politique qui demeure l’un des grands penseurs de la Bretagne et de la France.