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CIPPE contenant le coeur de Marie Guyon

Marie Guyon, assistante de l’abbé Maurice Le Gall de Kerdu, est morte à Servel le 20 avril 1687 à l’âge de 41 ans. Elle a été enterrée dans la chapelle des Cinq Plaies deux jours plus tard. Son coeur sera inhumé le 21 mai suivant.

Le cippe qui renferme le coeur de Marie Guyon est ce petit monument funéraire en granite composé d’une colonne qui s’évase pour former une cavité fermée par un couvercle du même granite.

Un coeur enflammé percé de trois clous est sculpté sur la face avant et sur les côtés de sa partie supérieure.

Le coeur de Marie Guyon est à l’intérieur dans une boite en plomb elle-même en forme de coeur.

En 1874 cette boite a été ouverte avec l’autorisation de l’Evêque.

« Cette boite était déposée dans un double creux formé par les deux pierres superposées et scellées, dans une épaisse couche de résine noire. Sur la partie supérieure je lis en lettres capitales romaines :

CORDI MARIA GUYON  VIRG;

SERVELLESIS AETAS 41 ANNO

CORPUS IACET IN CAPELLA

OBIIT SS RUM MORTE PRETIOSA 20 APRIL 1687

REQUIESCAT  I.P

On y a trouvé, dans un tissu en mauvais état, une pièce oblongue de chair déssèchée de couleur grise qui représente la forme du coeur humain flétri. »

La boite a été remise à sa place et dix personnes ont signé ce compte-rendu du Recteur Le Cozic dans le presbytère de Servel.

Voici ce qu’écrit à ce sujet  dix ans plus tard le chroniqueur de La Semaine Religieuse du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier en date du 1er mai 1884 :

«Le reliquaire qui renferme le coeur de Marie Le Guyon a été trouvé intact avec l’authentique qui l’accompagne. On remit le tout en place. Le temps qui était très beau changea subitement ; une espèce de cyclone tordit les arbres du cimetière et un témoin de ce prodige faillit être écrasé par la chute d’un de ces arbres ! »

Le cippe, qui était scellé contre un pilier de l’ancienne église, a été installé dans la chapelle des Cinq Plaies, à droite de l’autel, quand celle-ci a été intégrée à la nouvelle église en 1891.

Au-dessus, une petite plaque en tôle peinte en gris reprend les indications concernant le coeur de Marie Guyon, à savoir : Cordi Maria Guyon Virgin. Servellesis aetas 41 anno…….

D’après le cahier de paroisse de 1892 : « Le coeur de Marie Guyon gardé provisoirement dans la sacristie depuis la démolition de l’ancienne église a été replacé dans le creux de la pierre où il était auparavant enfermé. Cette pierre se trouve actuellement dans le choeur de la chapelle des Cinq Plaies. »

Dimensions du cippe

H 125

L 43

P 38

• Matière : bronze

• Datation : 1666
• Diamètre : 0,66 cm
• Propriétaire : la Commune
• Références : Alfred le Bars, Morlaix et Mairie de Servel
• Classé par arrêté du 18 octobre 1974
• Inscription : NOBLE D.M. MAVRICE LE GALL RECTR M.Y. LE BARZIC CVRE M.G. MORVAN PBRE IEAN BAPTISTE LE ROUX PAREIN FILS AISNE DE MESRE DE LAVNAY C MAREINE MARIE ANNE DE K(ER) PRIGE(N)T FILLE DE MESSR GILLES DE K(ER) PRIGE(N)T C. 1666 M.F. LE PONCIN H. SALIOV FAB.
• En médaillon : IAC LE LOVARN MA FAICTE

Peu d’informations disponibles pour le moment concernant le successeur de l’abbé Le Gall, Philippe Henry, qui fit contruire les oratoire du chemin de croix de Servel.

Philippe Henry est né le 14 02 1655 à Plestin (les Grèves) de Nicolas Henry
et Vincente Bonum
nous le savons prêtre lors d’un baptême début 1682 à Plestin où il est
parrain ou témoin. Il a alors 27 ans
Il est nommé recteur de Servel le 12 fevrier 1695 d’après le registre
paroissial.
Décédé le 9 02 1730 à Servel où il est inhumé selon ses dernières volontés.
Concélébration par le recteur de Brelevenez assisté de son neveu et filleul
Philippes Henry , de Plestin, des recteurs de Loguivy les Lannion et
Trebeurden et 4 prêtres, en présence de ses frère et soeur Yves et Vincente.
On lui doit l’érection en granite des oratoires entre 1707 et 1719, et la
refonte de la 2ème cloche de l’église de Servel et celle de la chapelle de
St Thurien.

François Bedel